Prendre le temps de s’arrêter. Observer.
Un événement perpétuel.
Il suffit d’un léger temps de contemplation pour qu’une étrangeté fasse événement pour le regard. Il y a l’image exposée, perçue et éprouvée. Ici, on a le sentiment de quelque chose, inconsciemment perçu par les sens sans être remarqué par la conscience, quelque chose d’indéfiniment approchable qui se manifeste là où il échappe à l’oeil, un mouvement imperceptible qui se situe au seuil de la visibilité, trop ténu dans son apparition pour être perçu par notre outil de vision, l’œil.
Il faut accepter un certain temps de latence pour laisser les choses advenir.
C’est dans la durée que progressivement l’effet croit au travers d’un déroulement, processus.
Lors de la contemplation, on est dans l’attente d’un événement, qui ne vient pas ou du moins qu’on ne perçoit pas comme tel, il n’y a pas quelque chose qui surgit à l’oeil mais plutôt qui advient. L’événement ne serait pas l’apparition d’un nouveau paysage mais plutôt son infime déviation.
Si on s’absente (psychiquement ou physiquement) dans la contemplation pour y revenir quelques instants après, on s’aperçoit que l’image n’est plus du tout celle qu’on a quitté. Cependant si on était resté focalisé dessus pendant tout ce temps d’absence on aurait pas pour pourtant vu cette transformation. On sait qu’elle est là, s’opérant, mais il nous est difficile de la voir. Elle nous apparaît autant qu’elle nous échappe.
